Arthrodèse de la première articulation métatarsophalangienne (1ère MTP)
Translated by Mike Mengyang Li MD
Indications
L’arthrodèse du gros orteil est habituellement réalisée les patients qui font de l’arthrose importante de la première articulation MTP (hallux rigidus). Elle peut également être une procédure de sauvetage pour les patients avec un « oignon » (hallux valgus) sévère.
Procédure
Cette procédure consiste à fusionner (ou souder) l’articulation entre le gros orteil et la première métatarse (1er métatarsophalangienne, ou 1er MTP). Le but de la chirurgie est d’aligner l’articulation et de la rendre immobile. Ceci soulagerait la douleur en éliminant le mouvement qui vient de l’articulation arthrosique.
Afin de souder le 1er MTP, le cartilage restant de l’articulation arthrosique est enlevé et l’os sous-jacent est préparé pour l’arthrodèse. L’articulation est positionnée pour optimiser la capacité à la marche et pour maintenir un alignement acceptable. Habituellement, la position de l’orteil fait en sorte qu’il touche légèrement le sol avec mise en charge du pied. Le matériel de fixation de l’arthrodèse pourrait être des vis seules (Fig 1) ou bien une plaque et des vis afin de stabiliser l’articulation.
Figure 1 : Fusion de gros orteil avec vis
Réhabilitation
Dépendamment de l’âge et de l’état de santé globale du patient, la réhabilitation prend entre 6 et 12 semaines pour permettre la guérison de l’os. Pendant ce temps, dépendamment de votre chirurgien, il y a possibilité de faire de la mise en charge sur le talon avec un soulier post-opératoire ou botte amovible. Le plan exact de rétablissement pourrait varier selon les préférences du chirurgien et de la qualité osseuse du patient. Suivant la période de guérison initiale (habituellement 6 semaines), le patient peut augmenter son niveau d’activité et porter des souliers avec semelle rigide et large au niveau des orteils. La compliance post-opératoire, soit avec la mise en charge et/ou la phyiothérapie, est essentielle pour éviter des complications comme l’échec de fixation avec bris de matériel, perte de l’alignement, et la non-union (échec de formation de cal osseux à travers le site de fusion). En présence de ces complications, le patient peut avoir de la douleur persistante ce qui pourrait nécessiter une chirurgie de reprise.
Complications potentielles générales
- Problèmes de guérison de plaie
- Infection
- Lésion nerveuse
- Non-union
Complications spécifiques
Malposition de l’articulation
La malposition de l’articulation est une complication potentielle due à la difficulté du chirurgien à déterminer une position optimale pour fusionner l’articulation. La malposition de la 1ère MTP est une complication peu fréquente. Cependant, parfois même une malposition subtile peut causer des symptômes parce que le gros orteil doit subir des forces importantes durant la marche. Dans le rare cas où ceci cause des problèmes, la situation peut être rectifiée par une autre chirurgie pour repositionner l’orteil.
Non-union de l’articulation
La non-union est probablement plus fréquente que la malposition de la fusion de 1ère MTP. Les facteurs de risque pour la non-union sont le diabète, le tabagisme, la non-compliance avec le protocole de réhabilitation post-opératoire, la malnutrition, la déficience en vitamine D, certains médicaments, la présence d’infection et le déséquilibre hormonal. Lorsqu’un patient n’arrive pas à produire de cal osseux et présente des symptômes, une chirurgie de révision est requise. Ceci requiert habituellement davantage de matériel chirurgical pour ajouter à la stabilité mécanique et la greffe osseuse pour augmenter la biologie de guérison au site chirurgical.
October 30, 2020