Fasciite plantaire
Sommaire
La fasciite plantaire est la cause la plus commune de douleur au talon. La douleur de la fasciite plantaire est plus souvent notée dans les premiers pas du matin en sortant du lit. Le fascia plantaire est une bande épaisse de tissus dans la plante du pied. Une micro-déchirure à l’origine du fascia plantaire sur l’os du talon (calcanéum) peut survenir suite à des charges répétitives. Cette micro-déchirure entraîne une réponse inflammatoire (réponse de guérison) qui produit de la douleur. Les facteurs de risque pour la fasciite plantaire incluent : périodes debout prolongées, prise de poids, patients plus âgés, changement dans les niveaux d’activités et un mollet tendu. La fasciite plantaire peut être traitée de manière conservatrice chez la vaste majorité des patients. Les composantes principales d’un traitement non-chirurgical efficace sont : étirement du mollet avec le genou fléchi, étirement du fascia plantaire, modification des activités (éviter les activités précipitantes) et des chaussures confortables.
La cause la plus commune de douleur au talon est la fasciite plantaire. L’origine du fascia plantaire au talon (calcanéum) est sujette à des charges répétitives à chaque pas. Cela résulte en des micro-déchirures. Lorsque le corps tente de guérir ces micro-déchirures dans le fascia, une réponse inflammatoire survient entraînant des symptômes de douleur significatifs.
Présentation clinique
Les patients avec une fasciite plantaire ont presque tous une histoire de douleur lors des premiers pas du matin. La douleur survient également avec les premiers pas suite à une période d’inactivité comme s’asseoir pour dîner ou en sortant de la voiture. Cette douleur est localisée dans le talon et peut être aiguë (figure 1). Elle va s’améliorer souvent avec quelques mouvements ou des étirements. Cependant, elle aura tendance à revenir vers la fin de la journée, surtout si le patient a fait des activités de mise en charge significatives comme la marche ou la station debout. La fasciite plantaire est associée avec :
- Patient d’âge moyen
- Une augmentation récente du niveau d’activité (exemple : un nouveau programme de course)
- Un travail qui requiert une période de station debout significative
- Une prise de poids
- Muscles du mollet contracturés
L’examen physique permet de localiser la douleur dans la région plantaire et médiale du talon. La douleur peut aussi survenir avec la pression directe (palpation). Il y a souvent une contracture en équinisme associée (raideur) du mollet démontrée avec le genou en extension. Les symptômes peuvent être augmentés par l’étirement du fascia plantaire en plaçant les orteils dans une position de dorsiflexion (voir figure 3). Il y a une association entre les pieds plats et le développement de la fasciite plantaire. Cependant, n’importe quel type de pied peut développer cette condition.
Imagerie
La fasciite plantaire est typiquement un diagnostic clinique et les rayons-X simples ne sont pas demandés de routine. Cependant, lorsque demandé, un rayon-X latéral en mise en charge du pied va souvent démontrer une excroissance osseuse au talon. Essentiellement, le même phénomène de traction qui cause une surcharge du fascia plantaire et de son origine peut causer une formation d’os excessive sous la forme d’une excroissance osseuse au niveau du talon. Cependant, la présence de cette excroissance osseuse ne correspond PAS avec les symptômes. Plusieurs patients ont des excroissances osseuses au talon sur les rayons-X et sont asymptomatiques. De plus, plusieurs patients ont des symptômes de fasciite plantaire significatifs et ne démontrent pas d’excroissance osseuse sur les rayons-X.
Traitement
Traitement non-chirurgical
Il y a un traitement non-chirurgical extrêmement efficace pour la fasciite plantaire. La majorité des patients auront une résolution de leurs symptômes avec ce traitement. Les éléments principaux de ce traitement sont les suivants :
- Étirement du mollet (figure 2) : un étirement quotidien du mollet sur une période de six à huit semaines va diminuer les symptômes de fasciite plantaire chez environ 90 % des patients. L’étirement devrait être performé pour une durée de trois minutes par jour. Il devrait être effectué avec le genou en extension pour que les muscles gastrocnémius soient étirés, puisque ces muscles sont souvent tendus. Cela devrait être effectué des deux côtés. Six séries de trente secondes par côté est une méthode pour atteindre ce but. Il est important que l’étirement soit fait à chaque jour.
- Étirement spécifique du fasciite plantaire (figure 3) : des résultats tout aussi efficaces peuvent être obtenus avec des étirements du fascia plantaire. L’étirement spécifique du fascia plantaire a été démontré efficace pour résoudre la majorité des symptômes chez une bonne partie des patients. Cela est fait dans une position assise et le patient doit faire croiser la jambe atteinte par-dessus l’autre. En utilisant la main du côté atteint, tenir le pied atteint et ramener les orteils vers le tibia (figure 3). Cela crée une tension/étirement dans l’arche du pied – fascia plantaire. Vérifiez pour une position d’étirement appropriée en frottant légèrement avec le pouce du côté non-atteint de gauche à droite au niveau de l’arche du pied atteint. Le fascia plantaire devrait être rigide, comme une corde de guitare. Cette position d’étirement devrait être tenue pour dix secondes et répéter dix fois. Le moment auquel cela est effectué est important. Cela devrait être fait avant les premiers pas du matin et durant le jour, avant de se lever d’une période d’inactivité prolongée. La majorité des patients font les étirements quatre à cinq fois par jour pendant le premier mois et ensuite pour une période semi-régulière (trois à quatre fois par semaine). Une diminution de la douleur, avec une amélioration de 25 à 50 % est prévisible à six semaines, avec une résolution des symptômes sur trois à six mois.
Avec la résolution des symptômes de douleur au talon, il est important de continuer les étirements du mollet et du fascia plantaire sur une période semi-régulière (trois à quatre fois par semaine) pour minimiser les risques de récurrence. Ces modalités de traitement traitent les symptômes, mais n’adressent pas complètement la cause biomécanique sous-jacente. Donc, un traitement continu de cette condition est essentiel!
- Orthèses en vente libre. Une orthèse souple en vente libre (orthèse pré-fabriquée) avec un support d’arche accomodatif a été prouvée être très bénéfique dans le traitement de la fasciite plantaire. Les études ont démontrés qu’il n’est PAS nécessaire d’obtenir une orthèse moulée pour le traitement de ce problème.
- Souliers confortables. Les souliers avec une semelle rigide, un contour en berceau et une partie supérieure confortable en cuir avec une orthèse en vente libre ou un coussinet de talon peuvent être très utiles dans le traitement de la fasciite plantaire.
- La médication anti-inflammatoire, Une courte période d’utilisation de médication anti-inflammatoire en vente libre peut être utile dans le traitement de la fasciite plantaire si les patients n’ont pas de contre-indication à cette médication comme les ulcères d’estomac.
- Modification des activités. Toute activité qui a été débutée récemment, comme un nouveau programme de course ou un nouvel exercice en gymnase qui peut avoir augmenté la charge à travers la région du talon, devrait être arrêtée temporairement jusqu’à ce que les symptômes se résorbent. Ensuite, ces activités peuvent être graduellement redébutées. De plus, tout changement d’activités (par exemple s’asseoir plus souvent) qui vont limiter le nombre de temps que le patient est sur ses pieds chaque jour, peut être utile.
- Orhèses de nuit pour fasciite plantaire (figure 4). Une orthèse de nuit, qui garde la cheville dans une position neutre (angle droit) pendant que le patient dort, peut être très utile pour soulager les symptômes matinaux. Une orthèse de nuit peut être prescrite par votre médecin. Alternativement, elles peuvent être commandées en ligne ou obtenues dans certains centres de fournitures médicales. Ces orthèses sont portées la nuit pour une à trois semaines jusqu’à ce que le cycle de douleur soit brisé. De plus, ces orthèses peuvent être redébutées pour une courte période si les symptômes reviennent.
- Perte de poids, Si le patient souffre d’un surplus de poids, une perte de poids peut être très utile pour améliorer les symptômes de la fasciite plantaire. Essentiellement, tout ce qui peut diminuer la charge répétitive à travers le fascia plantaire va aider à soulager les symptômes.
- Injection locale. Pour les fasciites plantaires récalcitrantes, certains médecins vont recommander une injection locale de PRP (Plasma–Rich Proteins) pour traiter les fasciites plantaires récalcitrantes. Malheureusement, ces injections peuvent être inconfortables. Il y a également un faible risque que cela peut entraîner une infection. De plus, ces injections ne modifient pas la biomécanique sous-jacente, elles doivent donc être combinées avec des traitements non-chirurgicaux d’étirements comme décrits ci-haut.
Traitement chirurgical
La majorité des patients, environ 90 %, répondront de manière appropriée à un traitement non-chirurgical sur une période de trois à six mois. La chirurgie est une option de traitement pour les patients avec des symptômes persistants, mais n’est PAS recommandée à moins que le patient ait un échec d’au moins six à neuf mois d’un traitement non-chirurgical approprié. Il y a un nombre important de raisons pour lesquelles la chirurgie n’est pas immédiatement tentée :
- Le traitement non-chirugical effectué de manière appropriée a un taux de succès élevé.
- La récupération de n’importe quelle chirurgie du pied prend plus de temps que le patient ne s’attend.
- Les complications après ce type de chirurgie sont possibles et surviennent!
- La chirurgie n’adresse pas complètement la cause sous-jacente de la condition et donc les symptômes peuvent ne pas se résoudrent complètement.
- Avant l’intervention chirurgicale, il est important que le médecin s’assure que le bon diagnostic est fait. Cela semble évident, mais il y a d’autres causes potentielles de douleur au talon.
Les interventions chirurgicales peuvent inclure une thérapie d’ondes de chocs extra-corporelles ou une fasciectomie plantaire partielle ouverte ou endoscopique.
Traitement par ondes de chocs extra-corporelles (haute énergie) : Cela est souvent effectué sous anesthésie générale. Des ondes de chocs d’hautes intensités sont focussées sur l’insertion du fascia plantaire. Cela crée une blessure contrôlée au fascia plantaire. Avec un appel de vascularisation sanguine dans cette région comme réponse de guérison, les symptômes s’améliorent souvent. Il y a une tendance aux symptômes à revenir progressivement, mais des résultats raisonnables ont été rapportés à six mois et deux ans de suivi.
Fasciectomie plantaire partielle : Cela consiste en la résection de la région blessée du fascia plantaire, soit de manière endoscopique ou avec de petites incisions. Cela est ensuite suivi par une période de six semaines de repos relatif et d’étirements. Même si cette procédure a donné de bons résultats, cela peut augmenter le risque de rupture du fascia plantaire, ce qui entraîne une déformation en pied plat sévère et une augmentation des symptômes.
Récession du gastrocnémius (procédure de Strayer ou Vulpius) : Récemment, il y a quelques études qui suggèrent qu’un allongement du muscle du mollet (gastrocnémius) peut aider à résoudre les symptômes associés avec la fasciite plantaire. Cette opération consiste è faire une incision dans la partie inférieure du mollet dans le but de relâcher le tendon du gastrocnémius au point où il s’insère juste au dessus du tendon d’Achille. Après la chirurgie, les patients nécessitent une période de repos relatif de six semaines. Le muscle du mollet peut avoir une faiblesse résiduelle notable qui se résout habituellement en six à douze mois. Jusqu’à maintenant, il n’y a que quelques études qui évaluent l’efficacité à long terme de cette procédure.